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38 ans dans l'univers du lave-auto : souvenirs et évolution 🚗💦

Cela fait déjà 38 ans que j'œuvre dans le domaine du lave-auto, et je suis heureux de partager quelques souvenirs marquants de mes débuts dans cette industrie fascinante. J'étais tout petit, mon père m'avait amené avec lui pour laver son véhicule et je lui avais dit que plus tard c'est ça que je voulais faire. Il m'a répondu : « Faire quoi ? ». « Travailler dans les lave-autos », lui avais-je répondu. On peut dire que je suis tombé dedans quand j'étais petit.

À mes débuts, on voyait encore dans le paysage les stations-service BP, Gulf, Sunoco, Texaco, Esso Sergaz, Petro-Canada, Ultramar, Harnois et même Irving. On comptait alors plus de 7 raffineries en activité, dont 6 à Montréal. Depuis, beaucoup de choses ont changé, plusieurs raffineries ayant été rachetées ou fermées. Aujourd'hui, ce qui frappe le plus est que la majorité des stations-service sont opérées par le marché de l'alimentation et des dépanneurs. Par exemple, Shell au Québec est principalement détenue par Sobeys, et Couche-Tard domine avec plusieurs stations-service, toutes marques d'essence confondues. Plusieurs détaillants indépendants jouent également un rôle clé dans cette gestion, alors que les grandes pétrolières se retirent progressivement de la vente au détail. Depuis 2010, il ne reste d'ailleurs plus que deux raffineries au Québec : Valéro à Lévis et Suncor Énergie à Montréal.

Mais la bonne nouvelle, c'est que le lave-auto fait depuis plusieurs années partie intégrante de l'offre des stations-service. Cela est encore plus vrai aujourd'hui, car c'est une source de revenu non négligeable. Cette synergie permet de rendre lucratif un secteur qui aurait autrement plus de difficulté à se démarquer seul. Du moins, c'est vrai pour le Québec.

Concernant l'évolution technologique du lave-auto depuis mes débuts, nous avons traversé trois grandes phases de changement : d'abord les tunnels avec préposé à l'entrée, puis les lave-autos à brosse de type « rollover », et enfin les systèmes sans contact. Je me rappelle très bien de ces premiers tunnels de lavage Hanna's, Sherman, Washworld et Belanger qui dominaient alors le marché. Certaines enseignes comme Petro-Canada (Suncor) ont conservé leurs tunnels, mais la plupart des stations se sont orientées vers les systèmes sans contact ou les lave-autos hybrides.

Ces anciens tunnels présentaient une mécanique à la fois simple mais complexe à ajuster. Je pense particulièrement aux brosses de contour Sherman avec leurs valves pneumatiques et leurs cams en acier, très délicates à régler. Les convoyeurs à chaîne double étaient aussi une complexité en soi, nécessitant régulièrement ce qu'on appelait un « rematch ». Il fallait alors s'assurer minutieusement que les chaînes soient exactement de la même longueur pour que les rouleaux poussoirs restent bien droits et ne coincent pas dans le « safety hood » à la sortie. C'était tout un art. Ou encore les brosses Hanna's qui fonctionnaient avec un système de contrepoids utilisant des câbles d'acier. Les systèmes de contrôle Datatrax étaient également particuliers avec leurs cartes électroniques amovibles. Pour ajuster les séquences, on devait tourner une petite roulette dotée de chiffres allant de 1 à 9, souvent capricieuse, pour obtenir les distances adéquates. Tout se faisait manuellement : il fallait sélectionner chaque option à l'aide de boutons placés près du convoyeur sur un boîtier artisanal.

Enfin, peu se souviennent probablement du légendaire « Shamy Shiner ». Ce système, certes peu répandu, était impressionnant. Imaginez une poulie aussi large qu'une voiture, dotée de multiples tapis d'ozite suspendus en lanières, chacune terminée par un chamois. Le mécanisme tournait, frottant ainsi le véhicule pour le sécher et le polir simultanément. Les chamois passaient ensuite dans un tordeur pour être essorés. Bien entendu, ce système coinçait fréquemment, obligeant des arrêts réguliers pour réparation—un vrai bijou de conception mécanique à l’époque ! 😊

Ces anecdotes illustrent parfaitement à quel point notre industrie a évolué au cours des 38 dernières années, passant d'une approche totalement manuelle à une automatisation poussée. Chaque époque a apporté son lot de défis et d'innovations, mais ces premiers souvenirs resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Et après toutes ces années, je continue à aimer et à m'impliquer dans ce domaine qui possède son propre univers.

 
 
 

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